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LES FACTEURS DE RISQUE

A l’échelon individuel et collectif, le contrôle des facteurs de risque constitue l’élément essentiel de la prévention tant primaire que secondaire des AVC.

Parmi les facteurs de risque, certains tels que l’âge, le sexe (masculin), le poids à la naissance (inférieur à 2,5 kg) ou une histoire d’AVC dans la famille ne sont modifiables, mais la plupart le sont, qu’il s’agisse de facteurs médicaux ou de facteur liés au style de vie, qui sont d’ailleurs étroitement intriqués.

Les facteurs médicaux

Les trois principaux facteurs de risque médicaux des AVC sont l’hypertension artérielle, le diabète et l’hypercholestérolémie. Ils ont en commun de ne provoquer aucun symptôme pendant parfois des années et de n’être décelables que s’ils sont systématiquement recherchés. Leur diagnostic repose sur une mesure respectivement de la pression artérielle, de la glycémie (taux de sucre dans le sang) et de la cholestérolémie (taux de cholestérol dans le sang).

Parmi ces 3 facteurs principaux, l’hypertension artérielle favorise à la fois les infarctus et les hémorragies, alors que le diabète et le cholestérol favorisent seulement les infarctus.

Les facteurs liés au style de vie

L’importance des facteurs de risque liés au style de vie, qui sont étroitement liés au contexte socioéconomique et culturels, a longtemps été sous-estimée. Pourtant, ils sont aujourd’hui clairement identifiés, et, pour beaucoup, leur contrôle est efficace dans la prévention des AVC et du risque vasculaire global.

Le tabac

Le tabac double le risque d’AVC – infarctus cérébral principalement mais aussi hémorragie méningée – et, avant 50 ans il quadruple le risque. Le tabagisme passif augmente lui aussi le risque. Dans l’étude InterStroke de 2010, 19 % des AVC étaient imputables au tabac – et ce pourcentage risque d’augmenter avec l’abaissement de l’âge du début de la consommation et la quantité de cigarettes fumées et il diminue après l’arrêt du tabac, mais d’autant plus lentement que la consommation a été forte et prolongée.

L’obésité

L’obésité est un facteur d risque à la fois médical – avec une composante génétique prouvée – et lié au style de vie – avec association d’une alimentation hypercalorique à un comportement sédentaire. Elle augmente le risque d’infarctus cérébral, indépendamment même de son intrication fréquente avec l’hypertension artérielle, le diabète et l’hypercholestérolémie. Par rapport à des personnes de poids normal, le risque d’infarctus cérébral augmente de 22 % en cas de surpoids (Indice de Masse Corporelle ICM de 25 à 29 kg/m²) et de 64 % en cas d’obésité ‘ICM supérieur à 30 kg/m²).

L’alcool

L’alcool continue à être un facteur de risque majeur d’AVC, mais selon une relation particulièrement complexe qui varie avec le type d’AVC et le niveau de consommation. Bien que ce soit la teneur en alcool qui compte, la consommation est habituellement exprimée en équivalent verres de vin, qu’il s’agisse de vin, de bière, de liqueur ou de toute autre boisson alcoolisée. Pour les hémorragies cérébrales, ma relation est linéaire : le risque augmente avec la consommation d’alcool. Pour les infarctus cérébraux, la situation est plus compliquée car de nombreuses études suggèrent un risque moindre chez les personnes qui ont une faible consommation (moins de l’équivalent de 2 verres de vin par jour chez l’homme et moins d’un chez la femme). Enfin notons que l’alcoolisation aiguë (binge drinking) est cette fois une véritable cause d’AVC, malheureusement de plus en plus fréquente chez les jeunes.

L’absence d’activité physique

L’absence d’activité physique, en partie liée à l’urbanisation, a de nombreux effets sur la santé. Elle favorise l’hypertension artérielle et l’obésité, et augmente le risque d’accident cardiovasculaire. Les personnes qui n’ont pas d’activité physique régulière ont un risque d’AVC supérieur de 25 à 30 % à celles qui en ont une et, à l’inverse, l’activité physique régulière diminue le risque. Le type et l’intensité de l’activité physique souhaitable demeurent discutés : plus de 150 minutes d’activité physique modérée (marche rapide par exemple) ou 75 minutes par semaine d’activité intensive (course) ou encore 3 à 4 séances de 40 minutes par semaine d‘activité modérée à intensive.

L’alimentation

L’alimentation est l’un des facteurs de risque les plus difficiles à étudier scientifiquement, ce qui explique le foisonnement de conseil diététiques et de régimes plus ou moins fantaisistes dont l’efficacité pour diminuer le risque vasculaire reste à démontrer. Les données les plus solides concernent l’effet néfaste du sel (chlorure de sodium) et d’une alimentation trop riche en graisse et l’effet bénéfique des fruits et légumes.